Type Amberta.
Adamberta1902Cluny 1, 87abbatia in honore sancti Martini dicata qui nominatur Adamberta, pertinens de comitatu Lucdunensi, coniacens in pago RodanensiAmbertaabl.949Cluny 1, 690in villa AmbertaAmberta994Cluny 3, 386Amberta cellaAnberta998Cluny 3, 547Ambertegén.1225LongnonPouillés 11Ecclesia AmberteType Amberda.
Amberda966Cluny 2, 295dono Deo et sanctis apostolis ejus Petro et Paulo, ad locum Cluniacum, et Sancto Martino ad AmberdaAmbierle1301LavergneBourbonnais 49la tere de Sant Piere lou vous qui mout d’AmbierleAmbiarle1584PaponArrests 477D’Urféɛ̃ˈbjɛʁl18971901ALF ii, 905Ambierte1596CotonThéologien 5741815Bourg, chef-lieu de communex s. villa, abbaye bénédictine1° Du protorom. Ambíritaamˈbɪrɪta, n. de loc. d’origine préromane, emprunté au gaulois. On reconstruit une base gaul. *Ambirit(u̯)ā f. (n. de loc. et/ou n. de riv.). Celle-ci s’interprète comme un parasynthétique *ambi-ritu-ā, formé de *ambi adv./prép. “des deux côtés, de part et d’autre ; à travers” et *ritu n. “endroit où l’on peut traverser un cours d’eau à pied, gué”. Il faut comprendre soit “(lieu) où l’on peut passer à gué”, soit “(rivière) que l’on peut passer à gué, litt. la Guéable”, s’il s’agit du nom primitif du Trévelins.2 Le site d’Ambierle paraît remonter à une station routière antique ; une voie reliant Roanne à Crozet, pourvue d’un pont au lieu-dit Trévelins, est mentionnée au Moyen Âge sous le nom d’iter Romeret (DTopLR 995). — 2° Les formes médiévales attestent deux traditions distinctes dans l’histoire du toponyme. Le type Amberta (I), majoritaire dans les documents émanant de Cluny, reflète une forme afr. *Amberte, conforme à la phonétique oïlique. Mlat. Amberda (II.1) représente le doublet francoprovençal, avec sonorisation de [t] avant syncope ( le type dette ~ deda, vente ~ venda). Il est vraisemblable que les allonymes *Amberte et *Amberda ont coexisté jusqu’au xiii siècle au moins, le bourg d’Ambierle se trouvant à proximité immédiate de la frontière linguistique.3 — 3° L’issue fr. (II.2) témoigne d’un développement phonétique propre à la région arverno-bourbonnaise. Elle ne peut remonter qu’à la forme afrpr. */amˈberda/, avec passage sporadique de la séquence [rd] à [rl] (type lang. perditz > perlitz, FEW 8, 226b). D’un abourb. */amˈberde/ ou */amˈberle/ est sortie la forme Ambiarle, suivant une tendance régulière dans les parlers du Croissant4 (Ronjat 1, 156-157). La précocité de la graphie Ambierle prouve que la fausse régression ar] → ɛr] (jarbe : gerbe) était effective en français dès le xiii siècle. — 4° La forme Ambierte (III), relevée dans la documentation savante entre le xvi et le xix siècle, se dénonce comme une réfection docte, forgée par croisement entre les formes fr. et mlat.
— IEW 34, 817DLG 41, 259Réinterprétation de *ad Ambertam.Cf. pour la formation et le sens le nom de l’Euphrate, avest. hu-pərəϑwa- “gut zu überschreiten” (Pokorny).Le parler ambierlois contemporain est de type français, les localités frpr. les plus septentrionales étant les Noés et Arcon (EscoffierRencontre 106-107) ; il est toutefois assuré que la limite des langues a progressé vers le sud à partir du xiv siècle. Sur la francoprovençalité de Cluny à la fin du moyen âge, v. ChambonMéthodes 2, 1213-1120.Cf. march. fiarmɐ < ferma, miardɐ < merda, Reichel 406, 542.